C'est au Moyen-Age que les charpentes de bois des églises, trop vulnérables, ont été progressivement remplacées par des voûtes en berceaux soutenues par des arcs doubleaux. Le poids de ces constructions imposait de puissants contreforts mais aussi des ouvertures de faible dimension. Ce type d'architecture libérait ainsi de grandes surfaces propices à l'expression picturale.

     La pierre était rarement laissée à nu; le badigeon de chaux était souvent utilisé pour des raisons d'hygiène et de luminosité, mais ces édifices ne se concevaient pas sans couleur. C'est avec des matériaux simples et naturels : de la chaux, du sable, des pigments minéraux mais aussi des œufs, du charbon de bois, ... que les artistes, guidés par les clercs et les commanditaires, ont réalisé ces peintures.
. Deux techniques ont été utilisées la peinture à la détrempe et plus rarement la fresque. La première permettait des corrections, des repentirs, la seconde résistait mieux aux injures du temps et aux intempéries.

     Le désir de donner aux paroissiens des images fortes que devaient leur inspirer la vie du Christ ou des saints conduisaient  les donateurs de l'époque à multiplier les tableaux pour éduquer les pratiquants, à multiplier les décors peints pour souligner et donc mieux mettre en évidence les éléments constitutifs de l'architecture. Grâce à leur contenu narratif, ils rappellent les grands cycles de l’Histoire Sainte. Si l’Ancien Testament n’apparaît guère, les trois moments de la Vie du Christ : Enfance, Vie Publique et surtout Passion se déploient sur les murs. Les anges et les saints sont de plus en plus fréquents à mesure que passent les siècles. Il n'est pas rare d'y voir aussi des scènes de la vie courante ou la description d’événements exceptionnels.

     Ces peintures murales sont, malgré d’inévitables disparitions, un élément majeur du Patrimoine Bourbonnais. Comment s'imaginer aujourd'hui que la plupart de ces églises en étaient couvertes sinon en prenant le temps de venir visiter ou revisiter les plus emblématiques d'entre elles : Chateloy, Jenzat, Saulcet, Ébreuil, Biozat, Souvigny… mais aussi toutes celles qui se trouvent aux quatre coins du département et notamment le long de la vallée de la Sioule, signalées par notre panonceau.

  Exemple de restauration de peintures : l'abside et les absidioles del'église Saint- Symphorien de Biozat